Petite histoire du collège

En octobre 1951 s'ouvre, à Saint Jean d'Aulps, dans les locaux de l'école élémentaire, un cours complémentaire dont la municipalité de Morzine n'a pas voulu. 18 élèves viennent du canton du Biot en utilisant le car du service régulier.
Le Collège d'Enseignement Général (CEG) Henri Corbet naîtra quelques années plus tard de la volonté de son directeur, soutenu par le maire de Saint Jean d'Aulps, mais aussi par le directeur du sanatorium de la MGEN, alors président de l'association des parents d'élèves.
La commune décide donc en 1958 de construire sur les bords de la Dranse, à équidistance de tous les villages intéressés, un groupe scolaire comprenant une école élémentaire et un collège d'enseignement général.

En avril 1960, un arrêté préfectoral crée un syndicat intercommunal de transport pour les élèves et, six mois plus tard, en octobre 1960, la rentrée scolaire s'effectue dans les locaux nouvellement inaugurés pour les 80 élèves des trois classes élémentaires et les 130 élèves du collège répartis en cinq classes. Est créé parallèlement le service de l'intendance, chargé notamment d'assurer la demi-pension et géré alors par l'association des parents d'élèves.

En janvier 1969, l'acheminement des élèves est pris en charge par un syndicat intercommunal qui, en octobre 1971, étend ses attributions à la prise en charge des dépenses de fonctionnement et d'investissement.
Depuis 1960, l'effectif du collège n'ayant cessé d'augmenter, passant de 130 à 300 élèves en 1981, la commune cède le bâtiment au syndicat et décide de construire plus loin une nouvelle école élémentaire. Le syndicat procède alors à un premier agrandissement des locaux, avec la construction d'un préau et de trois salles de classe dont une spécialisée pour l'enseignement de la biologie.

En 1982, le collège récupère trois salles et un préau jusque-là utilisés par l'ancienne école élémentaire, puis le syndicat intercommunal et la commune de Saint Jean d'Aulps construisent entre 1984 et 1985, un gymnase en copropriété.
Après le transfert, en 1985, des compétences en matière scolaire au département de Haute-Savoie, ce sera, en 1989 et 1990, l'adjonction, financée par le département et le syndicat intercommunal, de quatre classes supplémentaires, dont une spécialisée pour les sciences expérimentales, et d'un bâtiment dédié aux technologies nouvelles.

En 1994, les effectifs de l'établissement continuant à croître, le conseil général débute la première tranche de réhabilitation du collège et entreprend la construction d'un parking pour les cars scolaires. Cette réhabilitation s'achève en 1996.

Dans le cours des années 2000, le conseil général finance un nouveau bâtiment dédié aux langues abritant également une grande salle polyvalente. Puis, le collège agrandi son Centre de Documentation et d'Information, crée une salle informatique, ouvre un foyer des élèves.

Dans la dernière décennie, l'établissement modernise progressivement ses équipements de communication : ordinateurs en libre accès, vidéo-projecteurs dans toutes les salles, studio de webradio et enfin, avec l'arrivée de la fibre optique dans la vallée en 2020, mise en service de tablettes et d'un réseau wifi interne.

Qui est Henri Corbet ?

Henri Corbet est un instituteur de la vallée entre 1920 et 1924 et résistant pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il naît le 25 octobre 1898 à Allonzier la Caille et meurt en 1944 durant sa déportation vers le camps de Dachau.

En 1915, il entre à l’Ecole Normale d’Instituteurs puis il occupe successivement trois postes d'enseignant, tous dans le Chablais :
- St-Jean-d’Aulps de 1920 à 1924,
- Draillant de 1924 à 1934,
- Margencel de 1934 à 1944.

Il développe de nombreuses activités scolaires et périscolaires : création d’une chorale, aménagement d’un terrain à Draillant, plantation d’arbres fruitiers au bénéfices de la coopérative scolaire, atelier de poteries...

Dés le début de l’année 1942, alors qu’il exerce les fonctions d’instituteur à Margencel, il organise le passage en Suisse de personnalités de la Résistance.
A dater de septembre 1943, il fait partie des Mouvements Unis de Résistances, devient Chef de Centaine, prend part à des parachutages, assure des liaisons. Son activité le signale à la milice.
Il est arrêté le 10 février 1944, torturé, condamné le 2 avril et déporté le 2 juillet 1944.

Un décret du 24 avril 1946 lui attribue à titre posthume la médaille de la Résistance.
Le Journal Officiel du 8 juin 1949 porte sa citation à l’Ordre de la Nation. Le 30 août 1949, par décret, il est nommé dans l’Ordre de la Légion d’Honneur au titre de Chevalier.

Ainsi en donnant le nom d’Henri Corbet au collège de la vallée, la Municipalité de Saint Jean d’Aulps rend hommage à un instituteur d’une rare valeur morale et intellectuelle, qui a consacré quatre ans de son activité aux écoliers de la vallée d'Aulps.